COP 21
La COP 21 s'est terminée il y a à peine un mois que nous nous interrogeons en ce début d'année 2016 sur le pouvoir de nos politiques à changer le climat.
Mais en ce qui nous concerne , nous viticulteurs, serons nous touchés ou les générations futures devront elles revoir les modes de culture de la vigne en Bourgogne?.
Il est bien difficile de répondre à cette question.
Nous avons toutes observé, ces dernières années ,un décalage de la date de nos vendanges en Bourgogne; elles sont maintenant avancées de 3 semaines par rapport aux années 1970.
Nous perdons nos repères traditionnels , comme la règle des 100 jours, pleine fleur à date de vendanges.
Un aspect positif est un meilleur état sanitaire de nos raisins, une diminution de la présence de pourriture grise.
Nous avons noté également une maturité en sucre plus facilement atteinte. Nous sommes dans une zone ou la chaptalisation à 1.5 degré était permise. La chaptalisation sera amenée à disparaître.
Mais qu'en sera t'il de l'acidité si nécessaire à la conservation de nos vins?
Les techniciens nous annoncent des augmentations de rendement contraires avec la qualité souhaitée des vins.
Le poids des grappes en année de rendement normal aurait augmenté de 50 % depuis 1994,même si chez nous cela ne s'est pas vérifié mais pour d'autres raisons .
Les causes en sont une augmentation de la teneur en CO2 atmosphérique, conjuguée à la vigueur des ceps; de plus les températures plus élevées conduiraient à une initialisation florale plus importante.
Une meilleure mise en réserve de nutriments par les ceps car la durée s'allonge entre les vendanges et la chute des feuilles.
On s'interroge également sur la sensibilité à certaines maladies avec la remontée de plus en plus fréquente de l'oidium et un développement des maladies du bois.
On constate aussi l'installation de la flavescence dorée par remontée du vecteur de la cicadelle.
Il semblerait néanmoins que l'on obtienne de meilleurs millésimes grâce à une meilleure maturité.
La teneur en sucres semble cependant augmenter plus rapidement que celle des composés aromatiques . De plus les nuits moins fraiches en été auront elles un impact sur la qualité aromatique des vins.
Faut il craindre un changement de typicité de nos vins en Bourgogne?
Il n'est vraiment pas simple de répondre à ces questions.
Certains climatologues parlent de déplacer les vignobles. On nous dit que les conditions climatiques des années 1970 sont déplacées d'environ 100 km vers le Nord. Faudra t'il faire du Bourgogne en Champagne?
En conclusion personne ne détient la vérité sur ces questions.
Le climat n'est certainement pas le seul critère à prendre en compte.
Les caractéristiques physiques, pédologiques des parcelles sont aussi importantes, ainsi que le savoir faire des viticulteurs.
Chantal TORTOCHOT