J'AI PEUR DU NOIR (Ode au Pinot Noir)
J'AI PEUR DU NOIR (Ode au Pinot Noir)
Je n’ai pas la réputation d’être tendre avec cette vision des vins aux styles volontairement aguicheurs, reproduits à l'infini, colorés à outrance, concentrés à façon. En fait je ne supporte pas les vins qui adaptent leur style à la demande du jour !
Ce reflexe est valable aussi bien pour les blancs que pour les rouges.
Mais parlons simplement des rouges.
Aujourd’hui, je veux bien que l’on m’attribue la rage d’un espoir, d’un rêve peut-être, d’un besoin c’est sûr ; et ce besoin à une couleur : c’est le rouge. Mais pas n’importe quel rouge, je parle ici du rouge cardinal, du rouge alizarine, du rouge d’aniline, du rouge ponceau, et j’en passe.
- je suis complètement insensible devant un vin rouge de couleur noire, et encore moins devant le pinot noir NOIR aux reflets d’encre. Ce vin là ne m’impressionne pas, je m’en éloigne comme un réflexe.
Cette couleur rouge, je l’ai observée, admirée, sentie et ressentie, je veux presque la toûcher. Cette couleur, elle porte un nom. PINOT NOIR.
- Elle se nomme reconnaissance internationale , elle se nomme demande mondiale, elle se nomme inégalable, et je crois inégalée.
- Alors oui, on peut hésiter, on peut même la refuser, surtout quand elle est très pâle, à la limite d’une apparente fragilité, mais ce n’est qu’une apparence.
- Nous connaissons tous de prestigieux domaines, icônes de leur terroir, qui vinifient pour plaire au monde « moderne » (robe saturée, olfactif envahissant, gustatif étouffant, gavant voir sucré ! oui sucré !.
- j’essaie de faire une différence entre ce qui est bon d’accepter, et ce qui est bon d’ignorer. Mais il y a une chose que je sais, c'est de ne jamais se laisser influencer.
Gérard Margeon
Alain Ducasse entreprise
Chef sommelier exécutif